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Pokémon Écarlate et Pokémon Violet, ou la redéfinition du voyage initiatique

Spoiler alert : Le présent article va fortement (et j’insiste dessus) entrer dans les détails de la trame de Pokémon Écarlate et Violet, donc si vous n’avez pas terminé le jeu, je ne saurais que fortement vous conseiller de le terminer avant de le lire !

Disclaimer : Cet article n’est qu’une simple réflexion de son auteur, et n’engage que lui, et non le staff d’Eternia. Si vous avez des remarques, contactez-le sur Discord ou sur votre réseau social préféré !


Mettez ça en fond, c'est plutôt cool, en dehors de toute propagande liée à un titre produit par Nihom Falcom


18 novembre dernier. C’était la date de sortie de Pokémon Écarlate et Pokémon Violet , le tout dernier-né de notre franchise bien-aimée. Si certains ont conspué le jeu par rapport à sa finition, qui est, n’ayons pas peur des mots, perfectible, le titre a finalement accouché d’une expérience relativement agréable. Bon vous allez me dire “Mais Matt, c’est bien gentil, mais pourquoi ce titre ?”. Et vous aurez tout à fait raison !


Citation :
« Le plus important, c’est pas la destination, c’est le voyage. »


Si vous saviez à quel point je déteste ce trope. Déjà dans les RPG, mais encore plus dans les jeux d’aventure, façon Aventures de Tintin. C’est un genre qu’on ne voit qu’un peu trop souvent dans le jeu vidéo moderne, un genre de facilité scénaristique, de ficelle bas de gamme, pour dire que les différentes péripéties et embûches valent mieux que la résolution générale du plot. Et pourtant… Pokémon Écarlate et Violet ont réussi à faire une bonne utilisation de ce trope, quelque chose que je pensais impossible tout au long de la période de pré-release du jeu.


I : Le cadre comme support


L’immense région de Paldea, avec en son centre, la ville de Mesaledo, dominée par son Académie Orange/Raisin. Et qui encercle le cratère de Paldea, source de tous les mystères pendant le nombre indéfini d’heures du joueur avant d’y arriver. Très tôt, il est dit au joueur qu’il n’a pas le droit de même penser à s’y rendre.


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Tout le reste ? Un immense terrain de jeu. Un endroit où on souhaite se rendre ? On peut y aller. La Chasse au Trésor, pour le coup, c’est un prétexte bien amené pour inviter le joueur à explorer l'entièreté des environnements à disposition, de visiter des villes, de combattre des dresseurs à gauche à droite, de capturer des Pokémon… Et ça marche ! Pour la première fois depuis plusieurs générations, je dirais depuis Pokémon Noir 2 et Pokémon Blanc 2, on a une réelle sensation d’avoir une quête par-delà la quête de base.


Ces dernières années, j’ai joué à de nombreux RPG, qui ne sont pas Pokémon : Xenoblade, Final Fantasy, Legend of Heroes, pour ne citer qu’eux. Et même si tous ne sont pas dans le trope du voyage initiatique, qui pourtant est facile à utiliser dans ce genre de jeu, le seul qui m’a fait cet effet-là, c’est Trails in the Sky : First Chapter.


Évidemment, la mention de First Chapter est éminemment importante, car au final, dans leur quête pour devenir des Bracers, Estelle et Joshua doivent parcourir l'entièreté du royaume de Liberl… qui devrait vous rappeler une certaine région de Pokémon dans sa forme, non ?


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Non, plus sérieusement, j’avais fait le rapprochement au bout de quelques secondes, et dans le même cadre, la région a servi de cadre, de prétexte pour que les héros puissent accomplir leur quête.


II : Les amis que l’on se fait dans notre quête


Pepper, Menzi et Pania. Les trois personnages clés du jeu, provenant chacun d’un des trois sous-scénarios, qui finit par full circle au cours de l’épilogue. Et que diriez-vous en apprenant que ces trois personnages sont en réalité une subversion d’archétypes de personnages habituellement présents dans la série Pokémon ? Vous me diriez non, impossible, n’est-ce pas ? Attendez que je m’explique.


Menzi


Menzi, en plus d’être une brillante élève, est déjà Maître au début du jeu. C’est bien vrai, elle a déjà terminé le jeu avant même qu’on le commence. Et du coup, elle se fait tellement chier qu’elle décide de recommencer l’aventure avec nous pour avoir un véritable boss de fin, faisant d’elle notre rivale. J’entends déjà ici les “Blue était Maître aussi !”. Oui, mais Blue est arrivé juste avant nous au Plateau Indigo et a vaincu le Conseil 4 juste avant le joueur.


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Menzi propose donc une subversion du rival qui se jette dans l’aventure en même temps que le joueur, qui est arrogant et qui a tendance à rabaisser le joueur à la Silver. Non, Menzi est ici amicale et vient proposer toute sa sagesse au joueur.


Pania


Parlons maintenant de Pania. L’étudiante originaire de Galar est au cœur de Opération Stardust. Dans cet arc, on doit plus ou moins casser la gueule à des groupuscules de la Team Star pour ainsi les forcer à se dissoudre d’eux-mêmes, en accord avec leur code d’honneur.


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Bon, outre le fait que ce scénario soit méga prévisible, Pania, en tant que Cassiopée, était grillée à des kilomètres, c’était toutefois rafraichissant de la voir en tant que Big Boss.

Là où le cas de Pania devient très intéressant, c’est de voir qu’une jeune fille du même âge que le héros ou à peine plus âgée, hyper introvertie (mon headcanon étant qu’elle est autiste / HPI / TDAH, mais je divague) puisse être la leadeuse d’un groupe/d’une organisation menaçant l’équilibre d’une école… Bon ça c’est qui est dit en surface, dans les faits, c’est une bande d’étudiants qui se faisaient harceler et qui en avaient marre de l’inaction de la faculté à ce sujet. À chacun sa sensibilité sur le sujet, j’ai personnellement trouvé que le jeu l’a traité avec beaucoup de justesse. Notamment celle du proviseur qui se déplaçait par lui-même pour entendre le point de vue de la Team Star. Néanmoins, ça vient apporter une subversion au classique trope de la team ennemie qui est souvent un groupe terroriste ou équivalent.

Petit aparté sur Brome d’ailleurs qui, in universe, a composé toute l’identité musicale de la Team Star, et qui est donc celui à qui on doit ce banger pour le combat contre Pania, qu’il n’a, pour rappel, jamais vu en vrai ! Fitting pour un combat contre une équipe d’Évolitions !


Pepper


On va maintenant passer à Pepper, la star du troisième sous-scénario, le Parfum de Légende. Parmi les trois sous scénarios, c’est probablement celui qui m’a le plus fait ressentir d’émotions, notamment au sujet d’un certain Grondogue. Mais on est pas là pour parler de lui… Plutôt de son père/de sa mère, suivant la cartouche, évidemment. Olim et Turum sont les personnalités du jeu qui sont les plus proches de la notion d’antagonistes… Ou tout du moins, les intelligences artificielles à leur image, les professeurs ayant perdu la vie un an avant les évènements du jeu. Ici, c’est complètement une subversion de l’archétype du professeur qui est censé être un personnage oscillant entre le Lawful Good et le True Neutral dans 100% des cas. Clique ici si tu ne connais pas les notions d'alignement moral !


Et pour être honnête, les évènements de l’ultime scénario, Retour aux sources, ça m’a frappé. La zone au centre de Paldea, sur laquelle on fantasme depuis le début du jeu, je pense que tout le monde était à mille lieues de la claque qu’on allait prendre en s’y rendant. Et la musique composée par Toby Fox pour cette zone a aidé, tout comme la ficelle scénaristique entourant Koraidon/Miraidon, obligeant le joueur à faire tout le trek jusqu’en bas de la Zone Zéro à pied.


Et c’est là que finalement le joueur parvient à réunir ses trois amis pour cette descente finale, cette ultime subversion au schéma narratif classique des jeux Pokémon principaux. Avec en outre plusieurs révélations sur qui sont ces amis que l’on a rencontrés pendant cette longue aventure. On est certes loin de la désormais célèbre discussion à cœur ouvert de Théo et Madeline vers la fin de Céleste, mais ça arrive à atteindre le joueur.


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C'est donc à ce moment-là que Céleste est devenue légendaire ?


III : Le schéma narratif


Depuis la troisième génération, qui était la première à adopter le schéma narratif que je vais vous dérouler juste après, seul un titre avait réussi à échapper à cette structure, c’était Pokémon Noir et Pokémon Blanc, qui avait réussi à très légèrement dévier, sur la fin. Néanmoins, les jeux ressemblent pour la plupart à ceci à peu de choses près :


  • Situation initiale : On est une jeune pousse qui se fait confier un Pokémon de départ tout pipou, un Pokédex, et qu’on envoie à l’aventure
  • Élément déclencheur : après 1 ou 2 badges, on rencontre une team à qui on va mettre des bâtons dans les roues au fur et à mesure du scénario.
  • Les péripéties : on gagne des badges/on casse la gueule à des boss et on casse la gueule à la team
  • La résolution : On finit la quête des badges, on vainc la Team et on capture un légendaire
  • Situation finale : on tabasse le conseil 4 et le Maître, et on devient Maître nous-même.

Voilà, vous pouvez insérer ici le nom de votre jeu Pokémon préféré, en général, la structure ne devrait pas trop changer… Et Écarlate/Violet a balayé d’un revers de main cette structure narrative au profit d’un monde totalement ouvert, rebattant les cartes du voyage initiatique tel que nous le connaissions depuis plus d’une vingtaine d’années.


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Une nouvelle aventure donc, qui en appelle à de nouvelles, avec une finition à la hauteur des émotions qu’elles peuvent procurer. C’était Matt, et on se dit à très bientôt pour un nouveau dossier sur Eternia !

Eternia
Matt
Par Matt
le 05/05/2023 à 18:13
Catégorie
Analyse

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